Le général Alain de Boissieu naquit le 5 juillet
1914 à Chartres. Après de bonnes études secondaires
dans sa ville natale, puis au Mans et à Paris, il fut admis
à lEcole militaire de Saint-Cyr. A lissue dune
année à Saumur, il fut affecté en 1938, au
7° chasseurs dEvreux.
Dès
la déclaration de guerre survenue quelques mois plus tard,
le corps où il servait fut mobilisé avec le quinzième
groupe de reconnaissance de la dixième division. Cette
unité ayant été accablée par la puissance
numérique de lennemi, le jeune officier fut capturé
avec plusieurs de ses compagnons et conduit en un camp de Poméranie.
Il parvint à sen évader après plusieurs
mois de captivité, réussit à franchir la
frontière de lU.R.S.S. doù, à
lissue dun bref internement, il put rejoindre les
Forces Françaises Libres. Tout le temps que dura la guerre,
le capitaine, puis le commandant de Boissieu prodigua les preuves
dune vaillance et dune abnégation exceptionnelles.
Envoyé en Ethiopie, à Madagascar, puis à
la Réunion, il fut affecté au corps placé
sous lautorité du général Leclerc,
et entama, depuis le Tchad, limmense effort de reconquête
qui conduirait la prestigieuse 2° D.B. jusquen Alsace
où il eut la responsabilité de commander une compagnie
de chars jusquà la fin de la campagne.
Immédiatement
après la guerre, il fut admis à lEcole dEtat
major, puis, reçu à lEcole de guerre, en 1953,
il reçut le commandement du 4ème régiment
de chasseurs dans la région de Constantine, fonction quil
assuma jusquen juillet 1968, date à laquelle il fut
nommé chef du cabinet militaire du délégué
général et du général commandant en
chef. En 1959, il fut promu chef de lEtat major de linspection
de larmée blindée et de la cavalerie; en 1961,
stagiaire au Centre des hautes études militaires; le 1er
octobre 1962, affecté au commandement de la 2° brigade
blindée ; en 1964 enfin, il fut appelé au commandement
de lEcole spéciale militaire de Saint-Cyr et de lEcole
interarmes de Coëtquidan.
Le
31 mars 1971, le Conseil des ministres le désigna comme
chef dEtat major de larmée de terre. Enfin,
digne couronnement dune carrière exceptionnelle,
le 15 février 1975, il fut élevé à
la dignité de Grand Chancelier de la Légion dHonneur
et de Chancelier de lOrdre national du Mérite, succédant
à lamiral Cabanier.
Gendre du général De Gaulle, il se démit
volontairement de ces hautes fonctions le 10 mai 1981.
Titulaire
des grades les plus élevés dans les Ordres français
les plus prestigieux, le général Alain de Boissieu
était également chevalier de lOrdre équestre
du Saint Sépulcre, et chevalier de lOrdre de Malte.