Déjà
Grand Chancelier de la Légion dhonneur, le général
Georges Catroux fut le premier Chancelier de lOrdre national
du Mérite après avoir été lauteur,
à la demande du général De Gaulle, dune
réflexion sur le Code de la Légion dhonneur
et sur lopportunité du nouvel Ordre dont le chef
de lEtat envisageait la création.
Né
à Limoges le 29 janvier 1877, successivement élève
du lycée dAngers, du Prytanée militaire de
la Flèche et de lEcole militaire de Saint-Cyr, Georges
Catroux avait débuté comme sous-lieutenant dinfanterie
au douzième bataillon de chasseurs. Lieutenant de la Légion
étrangère, il servit ensuite en Algérie puis,
entre 1900 et 1902, participa aux campagnes du Sahara.
Attaché au cabinet militaire du Gouverneur général
dIndochine de 1902 à 1905, il fut promu capitaine
et combattit aux confins du Maroc et du désert sous les
ordres du Maréchal Lyautey, avant dêtre attaché
militaire au Gouverneur général de lAlgérie.
Commandant en 1914, il était à la tête dun
bataillon de tirailleurs algériens quand il fut assez sérieusement
blessé et capturé devant Arras. Interné au
fort dIngolstadt en Bavière, il partagea la captivité
du capitaine De Gaulle, avec lequel il tenta vainement de sévader.
Subordonné direct des généraux Gouraud, puis
Lyautey, il fut promu général de brigade en 1931,
et concourut activement aux opérations de pacification
du Maroc. Elevé au grade de général de division
en 1934, il fut nommé quelques mois plus tard, Gouverneur
général de lIndochine.
Refusant,
en 1940, de reconnaître larmistice, il parvint, dès
le mois daoût, à gagner la Grande Bretagne
et fut le seul général darmée qui rallia
la France Libre, ce qui lui valut, de la part du Gouvernement
de Vichy, la déchéance de la nationalité
française et sa condamnation à mort par la Cour
de Riom. Après la guerre, durant laquelle il avait été
chargé de très importantes missions par le général
De Gaulle, il fut successivement ambassadeur de France en U.R.S.S.,
et conseiller diplomatique du Gouvernement. Appelé, le
1° février 1958, à succéder à
Jacques Soustelle en qualité de ministre résident
en Algérie, il fut accueilli, dès son arrivée,
par de si violentes manifestations dhostilité quil
renonça, quelques jours plus tard, à assumer cette
mission impossible.
Grand
Chancelier de la Légion dhonneur, le 1er octobre
1954, il fut également, dix ans plus tard, celui de lOrdre
national du Mérite à lélaboration duquel
il avait été associé. Il décéda
à lhôpital du Val de Grâce en décembre
1969, âgé de quatre-vingt-douze ans. Il était
lauteur de plusieurs ouvrages historiques, et titulaire,
de tous les ordres et décorations dus à sa valeur
militaire. Il était, en outre, commandeur de lOrdre
des Arts et Lettres.